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English below. L'existence doit avoir des bases solides, sinon elle s’écroule, comme ces cabanes de pêche bâties au bord de l’eau, dont les pilotis seraient plantés dans la vase. La spiritualité est ainsi : il lui faut un socle solide.
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Pour vous, qui êtes engagé dans une démarche spirituelle demandant un investissement personnel important, il faut bien remarquer qu’au-delà de vos visées mystiques, l’existence vous impose des devoirs sociaux, familiaux qu'il faut bien assumer. Vous avez aussi des besoins fondamentaux à satisfaire, comme de manger, de boire, d’être en sécurité, etc.
Votre existence demande d’avoir des bases solides, sinon elle risque de s’écrouler, comme des cabanes de pêche bâties au bord de l’eau, dont les pilotis seraient plantés dans la vase. La vie spirituelle est ainsi : il lui faut un socle solide, un roc et ce socle, ce sont les pratiques qui composent la voie que vous avez choisie.
Sur La Voie, l’ensemble de ces pratiques (au nombre de trois, sans compter les angas) est nommé « agya ».
Des bases solides
Même quand la spiritualité est la priorité de votre vie, une grosse pression sociale s’exerce sur vous. Continuer, malgré tout, à consacrer du temps à votre démarche intérieure demande des bases solides. C’est comme ces cabanes de pêche, dans le Sud-Ouest, qui sont perchées au-dessus de l’eau, sur de très grands piquets de cinq ou six mètres. Les gens s’y retrouvent et mangent, rient et boivent, comme dans les palombières.
Ces cabanes de pêche, pour qu’elles tiennent, doivent avoir leurs quatre pieds solidement plantés dans la roche, sous la couche de vase et de sable. Si les pieds étaient plantés dans le sable, les cabanes auraient tôt fait de s’écrouler ; le fond est tellement mouvant, tellement changeant, avec les vagues, le courant et le ressac.
Bâtir votre vie
Des gens achètent une maison au bord d’une petite rivière. Ils mettent vingt ans à la payer et un jour la tranquille rivière se transforme en furie et la maison est emportée, manquant d’emporter, avec elle, ses habitants. Pourtant en vingt ans ces pauvres gens n’avaient jamais vu ça !
Vingt ans, le temps depuis lequel ce terrain plat, de chaque côté de la rivière, était devenu constructible par décision du conseil municipal. Un beau terrain où aucune maison ancienne n’avait jamais été bâtie.
Les maisons anciennes, elles ont toutes été bâties plus haut, sur les pentes des collines, mais ça n'est venu à l'idée de personne de se demander pourquoi les anciens n'avaient jamais bâti au bord de l'eau.
Vous ne pouvez pas bâtir votre existence sur des choses qui changent tout le temps. Parfois, on est tellement désespéré que l’on ne cherche même plus le bonheur, on veut seulement moins souffrir ! Quand on a mal aux dents, on prend un antidouleur, mais quand on a mal à l’âme, on prend quoi ? Un antidépresseur, un anxiolytique ? De l'alcool ? Du shit ?
Ce qui se voit
tout de suite
Si l'on base son existence sur les apparences, on s’expose à de graves déconvenues ! On risque de voir toute sa vie s’écrouler, comme quand on voit sa maison partir dans le torrent d’eau d’une crue soudaine. La roche est derrière ce qui se voit immédiatement.
C’est exactement comme ces gens qui bâtissent leur maison près d’une rivière, au pied de montagnes, sur des terrains vierges, depuis toujours, de constructions. Ils se fient aux apparences : le terrain est hors d’eau, donc tout va bien.
Ils prennent leur désir pour une réalité ; ils construisent leur vie sur du sable. D'autres gens misent tout sur un métier, une carrière, sur une autre personne entre les mains de laquelle ils mettent tous leurs espoirs de bonheur.
C’est ça la vie : vous croyez que c’est plat, sec et sûr et finalement ça ne l’est pas. Ce terrain était constructible, pourtant… administrativement. C’est le monde des apparences. On vous dit qu’il faut faire des études, apprendre un métier, travailler, se marier, faire des enfants, construire une maison, préparer sa retraite, mais est-ce le but de la vie ?
Finalement, vous vous retrouvez au chômage à quarante ans, divorcé, mis à la porte de chez vous, avec des enfants délinquants et/ou en échec scolaire qui ne vous respectent ni ne vous écoutent et que vous reste-t-il ?
Quelle sera votre existence alors ? Vous avez construit sur du sable, en vous fiant aux apparences. La majorité des gens vous disaient : « C’est comme ça qu’il faut faire, tout le monde le fait », alors vous suivez les autres. C’est ça la vie que le monde propose ?
Même cette existence, quand tout va bien, qu’il n’y a ni crue, ni chômage, ni de divorce, est maintenant un rêve inaccessible ! Comble de l’absurdité d’un monde qui voit tout à travers le prisme de l’argent.
Est-ce que la vie, c’est ça ? Non, la vie ce n’est pas seulement ça, c’est aussi autre chose et cette autre chose est plus importante, plus essentielle que ça. Cette autre chose, c’est la roche sur laquelle bâtir votre existence. « La but de la vie est de revenir au Tout, en toute conscience et liberté. » (Bhaktimàrga 97)
Le bonheur est ici
et maintenant
Le bonheur est ici et maintenant, à l’intérieur. À l’intérieur de vous il y a ce que Jésus nommait le « Royaume ». Parfois la peine monte en vous, qu’allez-vous faire ? Mettre un bouchon ? Laissez monter cette peine et pleurez et puis méditez.
Ne méditez pas comme une pompe. Méditez en cherchant ce feeling intérieur. Quand vous l’avez trouvé, servez-vous-en comme référence de ce que doit être la vie. Je parle ici du service, pas de la méditation.
Coupez systématiquement la parole à tous ces arguments que le mental, sous l’influence de la vanité, trouve pour justifier son désespoir. Les arguments du mental sont parfois très logiques, mais ils sont faux. La vanité vous entraîne dans sa logique, résistez. La vie est plus belle que ça ! Sous l’apparence, il y a le roc. Si vous ne voyez que les apparences, vous souffrez.
Mais si vous êtes bien planté dans la roche, vous resterez stable en toutes circonstances. Si vous restez concentré sur l’essentiel, vous êtes à l’abri. Bien sûr que vous pourrez pleurer, être triste parfois, quand le courant du monde sera contraire, mais qu’importe, bien planté, vous ne bougerez pas.
Les « états-d’âme » changent tout le temps, c’est comme la météo ! Ne leur accordez pas plus de crédits que nécessaire. Restez dans la pratique assidue (Observance), qu’elle soit votre roc, le socle sur lequel vous construisez votre vie : ensuite, construisez-la. Pourquoi pas acheter une maison ? Pourquoi pas se marier et faire des enfants. Mais, ne mettez pas toute votre espérance en ces choses-là.
Vous êtes malheureux ?
Méditez !
« Oui, mais je médite et je suis encore malheureux ! » Et alors ? Quand vous ne méditez pas ; n’êtes-vous pas plus malheureux ? Alors, méditez, au moins vous restez ancré sur du solide et quand votre humeur changera, car elle changera, vous serez debout.
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The Foundations of Your Life
For you, who are engaged in a spiritual process requiring a significant personal investment, it must be noted that beyond your mystical aims, existence imposes on you social and family duties that must be well assumed. You also have basic needs to satisfy, such as eating, drinking, being safe, etc.
Your existence requires a solid foundation, otherwise it could collapse, like fishing cabins built on the water’s edge, whose piles would be planted in the mud. The spiritual life is like this: it needs a solid foundation, a rock, and that foundation, the practices that make up the path you have chosen.
On The Path, all of these practices (including three angas) are called “agya”.
Strong Foundations
Even when spirituality is the priority of your life, a lot of social pressure is exerted on you. Despite everything, continuing to devote time to your internal process requires a solid foundation. It’s like these fishing shacks in the southwest, which are perched above the water on very large five- or six-metre pickets. People meet there and eat, laugh and drink, as in the "palombières*".
* Hut for hunting Palombes, sorts of pigeons, in the south-west of France.
These fishing cabins, for them to hold, must have their four feet firmly planted in the rock, under the layer of mud and sand. If the feet were planted in the sand, the huts would soon collapse; the bottom is so moving, so changing, with the waves, the current and the surf.
Build Your Life
People buy a house on a small river. It took them twenty years to pay for it, and one day the quiet river turned into fury, and the house was taken away, missing to take away, with it, its inhabitants. Yet in twenty years these poor people had never seen this!
Twenty years, the time since this flat land, on either side of the river, had become buildable by decision of the municipal council. A beautiful land where no old house had ever been built.
The old houses, they were all built higher up on the slopes of the hills, but it never occurred to anyone to wonder why the old ones had never built by the water.
You can’t build your existence on things that change all the time. Sometimes we are so desperate that we no longer even seek happiness, we just want less suffering! When your teeth hurt, you take a painkiller, but when your soul hurts, what do you take? An antidepressant, an anxiolytic? Alcohol? hashish?
What You Can See Right Away
If we base our existence on appearances, we expose ourselves to serious disappointments! You run the risk of seeing your whole life crumble, as when you see your house go into the torrent of water of a sudden flood. The rock is behind what is immediately visible.
It is exactly like those people who build their homes near a river, at the foot of mountains, on unspoilt land, which has always been built. They rely on appearances: the ground is out of water, so everything is fine.
They take their desire for a reality; they build their life on sand. Other people bet everything on a trade, a career, on another person in whose hands they put all their hopes of happiness.
That’s life: you think it’s flat, dry and safe and ultimately it’s not. This land was buildable, yet... administratively. It’s the world of appearances. You are told that you have to study, learn a trade, work, get married, have children, build a house, prepare for retirement, but is that the goal of life?
Finally, you find yourself unemployed at the age of forty, divorced, thrown out of your home, with delinquent and/or failed children who do not respect you or listen to you and what remains for you?
What will be your existence then? You have built on sand, relying on appearances. Most people would say, “This is the way to do it, everybody does it”, so you follow the others. Is this the life the world offers?
Even this existence, when all goes well, that there is neither believed, nor unemployment, nor divorce, is now an inaccessible dream! The absurdity of a world that sees everything through the prism of money.
Is that what life is? No, life is not only that, it’s also something else and this other thing is more important, more essential than that. This other thing is the rock on which to build your existence. “The purpose of life is to return to the Whole, in conscience and freedom” (Bhaktimàrga 97).
Happiness Is Here and Now
Happiness is here and now inside. Inside you is what Jesus called the “Kingdom”. Sometimes the pain rises in you, what are you going to do? Put a cork? Let the pain rise and cry and then meditate.
Do not meditate like a pump. Meditate seeking that inner feeling. When you have found it, use it as a reference to what life should be. I am talking here about service, not meditation.
Systematically cut off all those arguments which the mind, under the influence of vanity, finds to justify its despair. The arguments of the mind are sometimes very logical, but they are false. Vanity leads you into its logic, resist. Life is more beautiful than that! Under the appearance, there is the rock. If you only see appearances, you suffer.
But if you are well planted in the rock, you will remain stable in all circumstances. If you stay focused on the essentials, you’re safe. Of course you can cry, be sad sometimes, when the current of the world will be contrary, but whatever, well planted, you will not move.
The «moods» change all the time, it’s like the weather! Don’t give them more credits than necessary. Remain in diligent practice (Observance), may it be your rock, the foundation on which you build your life: then build it. Why not buy a house? Why not get married and have children. But, don’t put all your hope in those things.
Are You Unhappy? Meditate!
"Yes, but I meditate and I am still unhappy!" So what? When you don’t meditate; aren’t you more unhappy? So meditate, at least you stay anchored on solid and when your mood changes, as it will change, you will stand.
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