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English below. Depuis ce jour, à chaque fois que je passais le long de leur pré, les trois ânes venaient au petit trot vers moi et s'installaient, côte à côte, pour recevoir satsang. À chaque fois, je le leur donnais et sentais, à chaque fois, la connexion avec le Saint-Nom et un sentiment d'amour fraternel pour ces trois animaux.

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Je donnais satsang aux ânes, et ils m'écoutaient amoureusement

 

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Le blog où se trouvent les satsang est ici

 

Le satsang aux ânes

4 février 2016

 

 

La plate-forme de méditation

 

Quand je vivais au sein d'une communauté de potiers des environs de Bourges, dans les années soixante-dix, après mon retour des Indes, je passais dix heures par jour en méditation profonde. Le reste de la journée, je le passais dans le service, qui est une forme de méditation en action.

 

J'avais trouvé dans le grenier de la vieille maison des potiers, une sorte de plate-forme, de fleet en planches, qui était comme suspendue entre deux fermes de grosses poutres, au milieu, à la manière d'une mezzanine.

 

Ce grenier n'était en aucune façon aménagé, pas plus qu'isolé : en regardant en l'air ou voyait l'envers des tuiles et partout, tout autour, la charpente comme un bateau renversé. Un peu partout des ouvertures laissaient passer l'air, en même temps que la lumière.

 

Pour y grimper, il fallait utiliser une échelle et lorsqu’on l'avait fait, on se trouvait à mi-hauteur du grenier, perché comme sur une vigie. Ce plancher était assez grand, une vingtaine de mètres carrés et comme enchâssé entre plusieurs poutres.

 

J'avais une vingtaine d'années et cet endroit m'avait plu. J'ai tendu des tissus indiens légers comme des écharpes de Bénarès, tout autour du plancher, entre les grosses poutres qui en délimitaient le périmètre, de façon à créer un espace légèrement isolé. Cet endroit était devenu ma salle de méditation, hors de l'espace et du temps, comme un vaisseau spécial.

 

Méditation au long cours

 

J'allais y méditer de cinq à neuf heures, y retournais de midi et demi à quatorze-heures-trente et le soir, je m'y installais de vingt-heures à minuit, et ce chaque jour. Ce rythme de méditation n'est pas demandé, mais j'avais une sorte de toc !

 

J'ai toujours été porté à la méditation, depuis tout petit. Pré-ado, je m'allongeais et restais complètement immobile sur mon lit. J'avais l'espoir de quitter mon corps (sacré Lopsang Rampa quand même !) ou sous un buisson plein de fleurs, à regarder les abeilles qui ne me voyaient pas, tant je me fondais dans le milieu.

 

Je sortais de ces méditations le cœur comme une voile gonflée au vent de Dieu et heureux comme un enfant la veille de Noël ! Chaque jour, je le passais en service.

 

Je payais mon gîte et mon couvert aux potiers en coupant le bois nécessaire à la cuisson des poteries produites. Chaque mois, les potiers cuisaient leur production dans un grand four en briques, équipé de deux foyers ouverts, un de chaque côté du four. On mettait le bois sur le dessus de chaque foyer et le feu, brûlant par en dessous, enfermé dans le foyer fait de briques, venait brûler le bois en le léchant par les ouvertures. La cuisson durait douze heures et le refroidissement autant.

 

Il fallait une douzaine de stères pour alimenter l'animal. J'étais chargé de transformer trois troncs de chênes secs en stères de petits bouts de bois, tous de la même longueur et de la même section. Trop courts, les morceaux de bois, épais comme une grosse règle, ne tenaient pas à cheval sur le foyer ouvert, trop longs, ils restaient du bois imbrûlé… Il fallait que tout le bois brûle et que sa vitesse de combustion soit égale, ni trop rapide, ni trop lente, pour vous dire la gageure !

 

Je coupais à la tronçonneuse des billons, dans le tronc des chênes, de la longueur des baguettes à brûler, puis je les éclatais en grosses bûches, au merlin, avant de finir à la serpe, pour l'épaisseur.

 

Vous voyez : un travail prenant où la réflexion mentale n’était pas d'une grande utilité. Ça faisait mon bonheur ! Pour le service, c'était l'idéal ! Je pratiquais le Saint-Nom (la technique), comme je l'avais apprise en Inde, à l'ashram dans lequel j'avais vécu, et je restais ainsi du matin au soir.

 

Rencontre avec les trois ânes

 

J'allais tous les jours au village d'à côté (Manetou-Salon), pour y chercher le pain. J'y allais à pied, par un chemin berrichon, creusé dans la terre, entre deux haies plantées sur des talus élevés... Le chemin se glissait ainsi, à travers le bocage, comme une sente de hobbit, invisible aux regards non avertis.

 

Le chemin passait le long d'un pré dans lequel étaient trois ânes. Un jour où mon « cœur » n'en pouvait plus de se taire et où le besoin de donner satsang devenait comme une envie de pisser irrésistible, je me suis approché des barbelés pour tenter de les caresser. J'ai fait un appel de langue, comme pour les chevaux et l'un des trois ânes est venu en premier, puis les deux autres.

 

Je ne sais pas pourquoi je leur ai parlé de la méditation, de Dieu présent en tout et en eux comme en moi, bref : je leur ai donné satsang. Je sentais bien ce feeling qui passait à travers mes mots. Le Saint-Nom chatouillait intensément dans ma poitrine. Les trois ânes ont posé la tête sur le barbelé du haut de la clôture et m'ont écouté attentivement, en fermant à demi leurs beaux yeux maquillés.

 

Depuis ce jour, à chaque fois que je passais le long de leur pré, les trois ânes venaient au petit trot vers moi et s'installaient, côte à côte, pour recevoir satsang. À chaque fois, je le leur donnais et sentais, à chaque fois, la connexion avec le Saint-Nom et un sentiment d'amour fraternel pour ces trois animaux.

 

J'étais sûr que le satsang allait accélérer l'évolution karmique de ces ânes et qu'ils le savaient. J'aime Saint-François d'Assise et j'ai suivi son exemple en cela. Je sais ce que cette anecdote peut avoir de « space », aussi je vous la livre pour le fun, en espérant qu'elle vous aura au moins amusé et peut-être, sait-on jamais, inspiré.

 

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Le blog des satsang

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Satsang for Donkeys

February 4, 2016

 

The Meditation Platform

 

When I lived in a pottery community near Bourges in the seventies, after returning from India, I spent ten hours a day in deep meditation. The rest of the day I spent in service, which is a form of meditation in action.

 

In the attic of the old potters' house, I had found a sort of platform, a fleet of planks, which was suspended between two trusses of large beams in the middle, like a mezzanine.

 

This attic was in no way fitted out, nor was it insulated: looking up, you could see the reverse side of the tiles, and all around, the framework was like an overturned boat. Openings everywhere let in air and light.

 

To climb up, you had to use a ladder, and when you did, you found yourself halfway up the attic, perched as if on a lookout. The floor was quite large, about twenty square meters, and was set between several beams.

 

I was in my early twenties and I liked this place. I stretched light Indian fabrics, like Benares scarves, all around the floor, between the large beams that defined its perimeter, so as to create a slightly isolated space. This became my meditation room, outside space and time, like a special vessel.

 

Long Meditation

 

I would meditate there from five to nine o'clock, return from 12:30 to 14:30, and in the evening, I would sit there from twenty to midnight, every day. This rhythm of meditation is not required, but I had a sort of OCD!

 

I've always been inclined towards meditation, from a very early age. Before I was a teenager, I used to lie completely still on my bed. I'd hope to leave my body (holy Lopsang Rampa, after all!) or under a bush full of flowers, watching the bees who couldn't see me because I blended in so well.

 

I'd come out of these meditations with my heart like a sail inflated by God's wind, and as happy as a child on Christmas Eve! I spent every day in service.

 

I paid the potters for board and lodging by cutting the wood needed to fire the pottery they produced. Each month, the potters fired their production in a large brick kiln, equipped with two open fireplaces, one on each side of the kiln. Wood was placed on top of each hearth, and the fire, burning from underneath, enclosed in the brick hearth, came to burn the wood, licking it from the openings. Firing lasted twelve hours, and cooling just as long.


It took a dozen steres to feed the animal. My job was to transform three dry oak trunks into steres of small pieces of wood, all the same length and cross-section. Too short, the pieces of wood, as thick as a ruler, wouldn't fit astride the open hearth; too long, they'd remain unburnt wood... All the wood had to burn evenly, neither too fast nor too slow, to tell you what a challenge it was!


I used a chainsaw to cut logs from the trunks of oak trees, the length of the sticks to be burned, then I split them into large logs using a merlin, before finishing with a serp for thickness.


As you can see, it was a demanding job that didn't require much mental thought. I was happy with it! For service, it was ideal! I practiced the Holy-Name (the technique), as I'd learned it in India, at the ashram where I'd lived, and stayed that way from morning to night.


Meeting the Three Donkeys


Every day, I'd go to the next village to fetch bread. I'd go on foot, along a path dug into the earth, between two hedges planted on high embankments... The path slid through the bocage like a hobbit's trail, invisible to the untrained eye.


The path ran alongside a meadow with three donkeys. One day, when my “heart” could no longer keep quiet and the need to give satsang became like an irresistible urge to pee, I approached the barbed wire to try and stroke them. I made a tongue call, as I do with horses, and one of the three donkeys came first, followed by the other two.


I don't know why I spoke to them about meditation, about God being present in everything and in them as in me, in short: I gave them satsang. I could feel the feeling coming through my words. The Holy-Name tickled intensely in my chest. The three donkeys rested their heads on the barbed wire at the top of the fence and listened attentively, half-closing their beautiful made-up eyes.


From that day on, whenever I passed by their meadow, the three donkeys would trot over to me and sit down, side by side, to receive satsang. Each time I gave it to them, I felt a connection with the Holy Name and a sense of brotherly love for these three animals.


I was sure that the satsang would accelerate the karmic evolution of these donkeys, and that they knew it. I love St. Francis of Assisi and have followed his example in this. I know how “spacey” this anecdote can be, so I'm sharing it with you for fun, in the hope that it will at least have amused you and perhaps, you never know, inspired you.

 

 

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The satsang blog

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